Classé comme cancérogène avéré par l’Organisation Mondiale de la Santé, le cadmium représente aujourd’hui un risque sanitaire considérable. Ce métal lourd, autrefois confiné aux domaines industriels, se retrouve à présent dans notre alimentation, contaminant des produits courants tels que le pain, les pommes de terre et les légumes à feuilles. Les spécialistes de la santé publique tirent la sonnette d’alarme sur ce péril sournois, une préoccupation récemment soulignée par une mise en garde adressée au gouvernement français.
La réalité d’une contamination alimentaire
Le cadmium se retrouve principalement dans notre environnement en raison des activités humaines telles que l’industrie, l’agriculture et l’incinération. Ce métal lourd se dépose facilement dans les sols et est absorbé par les plantes. De nos jours, l’alimentation est le principal vecteur d’exposition au cadmium pour le grand public, surpassant de loin l’exposition par l’air ou l’eau. Les aliments les plus touchés incluent les céréales comme le pain et les pâtes, les pommes de terre et leurs produits dérivés, les légumes, et en particulier les légumes verts feuillus tels que les salades et les épinards, ainsi que les fruits de mer incluant crustacés et mollusques.
Selon Santé publique France, le niveau moyen de cadmium chez les Français a presque doublé entre 2006 et 2016. Chez les enfants, les concentrations détectées sont quatre à quinze fois supérieures à celles enregistrées en Allemagne ou au Danemark, une situation que les professionnels de la santé qualifient d' »alarmante » et de « bombe sanitaire ».
Impacts sévères sur la santé
Le cadmium, même à faibles doses, s’accumule dans l’organisme, principalement dans les reins, les os et les poumons. Il est connu pour causer des troubles rénaux, une fragilité osseuse (ostéoporose), des problèmes respiratoires et des troubles de la reproduction. Son potentiel cancérigène est particulièrement préoccupant. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) le classe parmi les agents cancérogènes avérés pour l’homme. Une exposition chronique est notamment liée à des cancers du poumon, du sein, de la prostate, de l’endomètre et, plus récemment, de la thyroïde.
Une méta-analyse de 2013 et diverses études de cohorte ont confirmé ces dangers. Par exemple, une recherche en Suède a révélé une corrélation entre la consommation de cadmium alimentaire et le cancer de l’endomètre, tandis qu’une étude aux États-Unis a montré que les femmes avec des niveaux élevés de cadmium urinaire avaient un risque doublé de développer un cancer du sein.
Des mesures sanitaires insuffisantes
Devant ce risque, l’Anses a suggéré des seuils toxicologiques de 0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour. Elle recommande aussi de limiter strictement l’utilisation des engrais minéraux phosphatés, principaux agents de contamination des sols agricoles. En parallèle, un dépistage ciblé pour les populations à risque est en discussion au ministère de la Santé, avec une décision prévue pour fin 2025.
Le cadmium, bien qu’invisible, est omniprésent et souligne l’importance d’une vigilance accrue quant à nos choix alimentaires et d’une lutte renforcée contre la pollution industrielle et agricole.
Articles similaires
- Santé et coloration des cheveux: Découvrez les risques cachés !
- Cancer du sein: Révolution médicale! Un nouveau traitement qui détruit les tumeurs.
- Friteuse à air et cancer : Danger insoupçonné dans votre cuisine ?
- Cancer : Tout sur la chimiothérapie préventive et son impact!
- Glycémie en alerte : Quel féculent est le pire ? Pommes de terre, riz ou pâtes ?